L’Afrique va organiser, pour la 3ème année consécutive, la semaine pour les alternatives aux pesticides. Depuis 2008, l’Afrique relaie très activement l’évènement dans plusieurs pays, avec l’appui de Pesticide Action network Africa (PAN Africa) et du réseau associatif ASOL. Des évènements sont organisés dans de nombreux pays : Togo, Bénin, Burkina-Faso, Sénégal, Tunisie, Maroc, Mali, Ouganda, Tanzanie, Congo…
Plusieurs pays ont déjà annoncé leur participation : Maroc, Sénégal, Burkina-Faso, Burundi, Ouganda et Togo.
Voici par exemple ce qui se prépare au Sénégal : http://ujdt2004.solidairesdumonde.org/
Rappel du contexte
Le marché mondial des pesticides est d’environ 40 milliards de $US par an (2008). L’Afrique ne représente que 4 % (soit 1,5 milliard $US) du marché mondial. Malgré l’utilisation de ces produits chimiques, les pertes occasionnées par divers ravageurs et maladies constituent près de 50 % en Afrique.
Selon l’OMS 30 % des pesticides vendus dans les pays en développement ne sont pas aux normes acceptées mondialement. Ce marché représente près de 900 millions de dollars US par an.
Les producteurs africains sont certainement les moins équipés pour se protéger et protéger leurs communautés contre les effets néfastes des pesticides. Ils ne sont pas dans leur grande majorité alphabétisés (donc ne peuvent pas lire les instructions sur les étiquettes), ne sont pas formés sur les techniques agricoles, n’ont pas un accès facile aux informations pour mener à bien leurs cultures et il y a aussi la pauvreté qui est un élément non négligeable. Ainsi, même si l’Afrique utilise un volume moins important de pesticide qu’ailleurs dans le Monde, les faibles quantités utilisées présentent des risques très élevés pour la santé et l’environnement.
Dans de nombreux pays en développement, les enfants sont plus exposés aux risques d’intoxication par les pesticides que les adultes et ont besoin d’être protégé. Selon la FAO, le nombre annuel des intoxications des enfants par ces produits se situe entre 1 et 5 millions dont plusieurs milliers de cas mortels.
Les pays en développement qui n’utilisent que 25 % des pesticides produits dans le monde enregistrent 99 % des décès dus à ce type d’intoxication. En Afrique, le transport des substances dangereuses, leur stockage et leur utilisation ne sont pas totalement maitrisés. Les substances persistantes, bio- cumulatives et /ou toxiques se prolifèrent dans l’environnement entraînant une pollution atmosphérique, marine ou terrestre.
Dans ces conditions la première démarche consiste à limiter l’exposition à ces produits. Ceci passe certainement par une sensibilisation des communautés !