Victoire juridique sans précédent pour un agriculteur malade des pesticides… et autres informations
Pesticides toxiques : l’Etat condamné à indemniser un agriculteurLa nouvelle est considérable.
Cette décision qui devrait faire jurisprudence pourrait avoir comme conséquence la reconnaissance de telles fautes en faveur d’autres agriculteurs dont des dossiers sont en cours d’instruction. Découvrez le témoignage de D Marchal en 2009 lors d’une réunion dédiée aux victimes des pesticides |
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Les alternatives aux pesticides se développent partout… sauf en France
L’association ASPRO-PNPP (ASsociation pour la PROmotion des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) rend son étude aux Élus, sur la réglementation des PNPP dans trois pays européens, qui montre que les Préparations Naturelles Peu Préoccupantes, dont le « purin d’ortie » est l’emblème, bénéficient d’un cadre réglementaire plus adapté pour une meilleure diffusion.
Purin d’ortie, de prêle ou de fougère… Ces alternatives naturelles aux pesticides de synthèse continuent de faire l’objet d’une réglementation lourde et onéreuse en France. Six ans après le vote de la loi du 30 décembre 2006[1] censée encadrer les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP), aucune préparation relevant du domaine public n’a été reconnue et acceptée officiellement à la vente et à l’utilisation en France. Une seule exception : un « purin d’ortie » dont la recette officielle devrait faire office de référence alors qu’elle est qualifiée de « Piquette d’Ortie » par les professionnels (lien vers le communiqué).
Selon le Ministère de l’agriculture, l’interdit viendrait des textes règlementaires européens. L’ASPRO-PNPP/, a donc réalisé une enquête de terrain sur la réglementation encadrant les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) dans les autres pays européens. Trois pays ont été choisis en priorité : l’Espagne, l’Autriche et l’Allemagne. Pourquoi ? Car dans chacun de ces pays, ces préparations font l’objet de conditions spécifiques et simplifiées d’utilisation et de mise sur le marché.
Comme le montre cette étude, la reconnaissance et l’autorisation pour l’utilisation et la vente des PNPP du domaine public, est possible, peu coûteuse, simple et rapide à mettre en œuvre.
Cliquer ici pour Télécharger le dossier/
[1] Loi N° 2006-772 du 30 décembre 2006, article 36, alinéa III
Une enquête sur les salariés viticoles et riverains des vignes : Quelles expositions aux pesticides viticoles ?
Le rapport complet de l’enquête APAChe
La France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides (NODU) a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2.7% (1) et les professionnels, comme les amateurs ou les consommateurs, sont toujours exposés à des substances pouvant être perturbatrices du systèmes endocrinien, des neurotoxiques ou encore des cancérigènes possibles. Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).
Forts de ces éléments, Générations Futures et Marie-Lys Bibeyran, une salariée agricole, ont décidé de mener une enquête dont l’objectif était de répondre à la question « Est-ce que les salariés viticoles, qui ne pulvérisent pas les pesticides, mais travaillent dans les vignes et les riverains des vignes sont contaminés par les pesticides viticoles ? ». Ainsi, entre mi-octobre et mi-novembre 2012, ils ont prélevé et fait analyser par le laboratoire Kudzu Science les mèches de cheveux de 25 personnes (15 salariés viticoles du bordelais, 10 non-salariés viticoles dont 5 riverains des vignes du bordelais et 5 « témoins » vivants loin des vignes) afin de mettre en lumière la présence ou non de résidus de pesticides viticoles.
L’étude a été publiée le 19 février. Les résultats ont permis de mettre en évidence ce que l’on pouvait craindre:
- 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin de vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0.6) !
- 4 des 15 salariés viticoles présentent 10 pesticides différents !
- 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les non-professionnels de la vigne habitants près des vignes que ceux habitant loin des vignes (3 résidus de pesticides en moyenne trouvés chez les premiers contre 0,6 pour les seconds).
- 74 % des pesticides actuellement autorisés sur vigne de la liste, établie pour l’enquête, et recherchés ont été retrouvés au moins une fois chez les personnes testées !
- Un produit interdit, le diuron, a été retrouvé chez un professionnel.
- Plus de 45% des molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA !
- Plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE).